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J’ai lu : Elizabeth is missing de Emma Healey.

Et j’ai pris une grosse claque.

Elizabeth is missing, Emma Healey.

Elizabeth is missing, ou dans sa version française publiée par Sonatine sous le titre L’oubli, fait partie de ces livres qui te font comprendre des choses, que tu veuilles ou pas. Elizabeth is Missing (parce que je l’ai lu en version original) raconte une histoire assez simple : Maud, une vieille dame atteinte d’Alzheimer, retrouve des post-its où il est écrit qu’Elizabeth a disparu mais, lorsqu’elle en parle, personne ne veut la prendre au sérieux. Elle décide donc de prendre les choses en main et de partir à la recherche de son amie.

De base, ça n’est pas du tout mon style de lecture. Je suis plutôt une lectrice de fantastique, science-fiction et horreur. Alors pourquoi, diable, ai-je choisis ce livre ? Hmmm... Je l’ai pris au pif. Parce la couverture était rouge. Ouais ! J’aime vivre la vie dangereusement. Et alors ? Ben, j’ai bien fait. Parce que ce bouquin est une petite perle et il réussit le tour de force de te faire comprendre ce qu’il se passe chez quelqu’un qui est atteint d’Alzheimer et ça, c’est fou. Alors, j’épargnerais mon analyse du bouquin dans le détail, principalement parce que je suis parfaitement incapable de le faire mais aussi parce que mon rapport à cette histoire va au-delà de ça. Il est venu chercher quelque chose de très particulier dans mon cœur : ma propre arrière grand-mère était atteinte de trouble de la mémoire. Sur la fin, c’était compliqué : perte de mémoire, hallucination… Bref. Diable qu’il m’a été dure de me rendre compte de comment elle avait pu nous percevoir. Pourquoi je dis ça ? Dans le livre, Maud est confronté à sa fille et sa petite fille. Elles ont toutes les deux leur propres vies et si elles aiment cette vieille dame, bien vite vient l’agacement, les soupirs, les refus de coopérer, l’irritation.


Ceci est montré à travers les yeux de Maud qui perçoit ça avec toute la violence, toute l’humiliation et la souffrance qu’implique cette forme de rejet, cette sensation d’être dans le vrai et que tout le monde refuse d’aider, l’impression d’être repoussée par tous alors qu’on ne demande qu’une main tendue. Cette situation se répète encore et encore ; quand ça n’est pas avec la fille, c’est avec la police, le boucher du coin, les infirmières… Bref. On se retrouve dans les baskets de cette vieille dame qui sait que quelque chose cloche et d’un coup, je me revois… Les soupirs quand elle radotait, les « mais non, je t’ai déjà dit ça 4 fois ! » prononcés avec irritation et je suis confrontée à un truc horrible : on me met dans les chaussures de ma grand-mère et d’un coup j’ai honte. Franchement, c’est la dégringolade et le déni : « mais non, Vily, voyons… elle a pas ressenti ça ». Sauf que le « oui mais imagine que… » n’est jamais loin et ça fait réfléchir. Beaucoup. Parce que si elle a ressentie que tiers du quart du sentiment d’abandon de Maud…


Ouais, hein. Ca tape dans des choses un peu sensibles. Bon. Très sensibles.


Alors non, Elizabeth is missing, ça n’est pas seulement ça. C’est aussi deux histoires parallèles : une dans le présent avec notre mamie courage qui brave l’univers entier pour retrouver Elizabeth, sa seule et unique amie et dans le passée où Maud nous raconte la disparition de sa grande-sœur. Vous saviez, vous, que les gens atteints d’ Alzheimer font des genres de sauts temporels ? Les mecs, c’est les vrais voyageurs du temps. En gros, ils s’égarent dans les souvenirs et les prennent pour une continuité logique. Par exemple : tu bois un café, tu penses à comment t’étais trop content à trois ans d’avoir ce super Emilio flambant neuf et l’instant d’après tu reviens à toi et tu sais pas trop pourquoi ton Emilio n’est pas là. Le flippe. Parce que pour cette personne, c’est pas dans sa tête. C’est réel. J’imagine pas la panique. Déjà que je flippe quand je paume un crayon alors si je perdais ma notion de la chronologie… Je pense que je me roulerais en boule dans un coin en espérant qu’on m’oublie jusqu’à ce que ça s’arrête. Ou que j’oublie que j’ai plus de mémoire, je suppose.


Bon, en terme d’intrigue, on est quand même sur un truc chouette. Je l’ai pas vécu comme un thriller, par contre… Parce que Maud est un personnage de vieille dame très touchant et plein de piquant. Elle a toujours cette petite réflexion qui te fait dire « Allez mamie ! C’est ça ! Casse lui les dents ! » et du coup, j’ai du mal à sentir le coté stressant que je colle sur l’étiquette thriller. En revanche, en terme de développement d’intrigue et de psychologie, de roman policier, il se pose là. Je ne spoilerai pas mais j’avais pas vu venir le dénouement et pourtant, j’avais imaginé beaucoup de choses.


Je ne connaissais pas Emma Healey, ni son style, mais ce livre m’a rendu bien curieuse de ce qu’elle a pu faire avant. C’est vraiment une œuvre délicate qui m’a touchée là où je ne m’attendais pas à l’être et qui traite un sujet lourd avec un genre de naturel qui m’a surprise à tel point que –dans la version originale – dans le résumé de quatrième de couverture, je n’avais pas compris que Maud avait Alzheimer et pendant un long moment, j’étais en colère contre les personnages qui ne croyaient pas cette mamie adorable. Vous imaginez que la demoiselle qui écrit ça, elle a 28 ans et elle arrive à faire entrer des gens dans la tête d’une mamie de 86ans atteinte d’Alzheimer et ça fonctionne tellement bien, punaise !


Moi aussi dans trois ans j’écris comme ça. Non j’suis pas jalouse ! C’est pas vrai ! Laissez-moi tranquille !


… Bon ok. Peut-être un peu.


Je vous le conseille, il est vraiment, vraiment sympa. Ça se lit plutôt vite et ça ne laisse pas indifférent. Si jamais vous le lisez, n’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires, j’adorais avoir des retours et discuter avec vous sur le sujet.


Bref, c’était mon avis sur Elizabeth is missing de Emma Healey.

Amour sur vous.



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