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Tourner la page, avancer et créer.


Tourner la page, on dirait que quelqu'un est mort, pas vrai ? Alors non, je vous rassure, ça n'est pas le cas. J'ai été absente un très très long moment (on n'avait pas remarqué, Vily) après avoir posté un article sur le fait que 2017 était l'année de la rigueur et de la création et... Bref, il était temps de devenir une créatrice mature et de créer de manière régulière ou du moins d'écrire.

…...

OUI BON. Tout ne s'est pas déroulé selon mes plans. En même temps, les plans, c'est fait pour être planifier puis oublier, voir même, brûler en place public devant une foule en délire prête à faire griller des marshmallows dessus. Bon, j'avais prévu de commencer léger, un article par mois « obligatoire » et plus si j'ai des idées.

J'ai eu envie de vous parler de mon coup de cœur pour La la Land. J'ai eu envie de vous parler de ma colère en lisant Demain, les chats de Bernard Werber. J'ai eu envie de parler de rp, de comment traiter la mort à l'écrit, continuer élémentaire, ma chère Fire...Très honnêtement, j'en ai eu pas mal, des idées.

Oui, mais voilà. Entre temps, un gros tsunami m'est tombé sur la tête et avec cette trombe s'est noyée toute envie de faire quoique ce soit.

C'est bizarre, cette impression. Bizarre parce que j'ai jamais eu l'impression d'être vraiment faible et là, ce coup-ci, j'avoue que ça m'a bien foutu par terre. Ce qui me semble encore plus étrange, c'est de l'écrire, cette sensation, avec l'intention de la publier sur un blog. Je suis du genre pudique mais, quelque part, j'ai l'impression qu'extérioriser et mettre ça à la vue de tous, ça va l'exorciser.

D'où le « tourner la page ».

D'où mon absence parce que je savais que j'avais envie de parler de tout ça sans pour autant me sentir légitime à le faire parce qu'ils sont combien les blogs où t'as des articles larmoyants sur comment la vie c'est nul et comment je suis trop déprimée. J'avais pas envie de participer au marasme ambiant. Vous allez me dire : PARADOXE. Oui, probablement, seulement, il faut bien se rendre à l'évidence, j'écris cet article à la vitesse de l'éclair alors que je galère des heures à aligner deux mots quand il s'agit de projets personnels ou juste d'idées qui me passent par la tête.

Alors, s'il faut noircir une page ou deux pour en tourner une définitivement dans ma vie : soit, j'y consens.

Cette année s'est conclue une histoire qui dure depuis ma toute petite enfance. Quand on parle de divorce, on s'imagine assez vite qu'on se sépare et que c'est bon, l'histoire continue : sèche tes larmes, Marie-Louise. Dans la réalité, et dépendant des situations, c'est beaucoup plus pénible que ça.

Dans mon cas, quand mes parents se sont séparés, ça aurait pu bien se passer... Sauf que la loi de Murphy étant ce qu'elle est (je rappelle pour les deux du fond qui viennent d'une autre planète, la loi de Murphy est la loi de l'emmerdement maximal, soit celle qui dit que si un truc peut se passer mal, il se passera extrêmement mal), ça ne s'est pas très bien passé. 4 procédures judiciaires et une dépression plus tard, j'atteins enfin l'illumination lors d'une confrontation face au juge : ça sert à rien de se battre contre du vide.

Je m'explique : pendant des années, on construit une image mentale d'un père idéale qui a sans doute des raisons qu'on ne connait pas de ne pas être là, d'être comme il est etc... Tourner la page, c'est reconnaître que c'est peut-être bien vrai mais il n'était pas là quand même et que je m'épuise à remplir un espace qui ne risque pas de l'être. Je me bats contre du vide depuis longtemps et honnêtement, c'est épuisant.

Mon père a toujours été persuadé qu'il était présent pour moi puisqu'il m'a laissé sa porte ouverte. C'est-à-dire que j'aurais pu aller le voir si JE voulais. C'est vicieux de dire quelque chose comme ça. Ça l'est parce qu'il s'agit de dire : « je ne t'ai pas laissé seule, tu t'es laissée seule, toi-même ». Et quand on est fragile, comme par exemple (et totalement au hasard) en dépression, ça peut faire son bout de chemin. Sauf que voilà, je suis une grande gueule et même à demi crevée je mords encore et même s'il pense que c'est sa vérité et qu'elle est absolue. De ma position d'enfant, il a tort. Il a tort pour deux raisons : la première, se barrer du jour au lendemain sans plus donner de nouvelles à personne en s'imaginant un instant que quiconque aurait l'idée d'aller voir cette personne qui vous a clairement rejeté est d'une débilité consternante. La deuxième, demander à un enfant de comprendre un raisonnement et d'agir comme un adulte est aussi d'une débilité affligeante.

Quand il m'a été dit ça et qu'il lui a été rétorqué qu'il m'avait croisé plusieurs fois sans daigner m'adresser la parole (avouez quand même que, pour un enfant, c'est un peu violent quand même), on m'a répondu « oui, mais toi non plus t'es pas venue »...

Oui, c'est vrai. Totalement, complètement vrai. On peut difficilement faire plus vrai. Cependant dans cette vérité absolue s'en cache une autre encore plus basique : c'était lui, l'adulte. Mieux encore : c'était lui, le parent.

Difficile d'imaginer comment on peut passer à côté de ça, hein ? Mauvaise foi ? Aveuglement ? J'en sais rien. Mais réaliser qu'il considérait notre non-relation comme ma faute m'a fait ouvrir les yeux. Un genre de « Ok, stop » assez soudain.

Et puis, la paix.

Un genre de calme qui n'était pas arrivé depuis des années et des années, une sensation vraiment bizarre étant donné les circonstances et l'issue de tout ça (Murphy, mon ami).

J'en avais officiellement plus rien à faire. Plus exactement, cette soudaine prise de conscience me faisait réaliser une chose très importante : l'indifférence pour les gens qui sont toxiques, c'est la clé de la survie.

Qu'on soit clair : il n'est pas question de pardon. Ni même d'une quelconque sorte de réconciliation. Cette confrontation m'a simplement permis de réaliser une chose : je n'avais pas besoin de ça dans ma vie. Je n'en avais jamais eu besoin avant, pas de raison pour que ça change. Cette absence avait toujours été là et la considérer comme ce qu'elle était : du vide, n'allait pas la rendre monstrueuse. Bien au contraire, elle la rendait humaine et tellement facile à gérer.

Ok, tu penses que c'est ma faute ? On pourrait en débattre pendant des heures et des heures, se déchirer, recommencer des procédures et des trucs. On pourrait... Mais je n'ai pas besoin de ça pour avoir une vie à moi, m'en sortir, m’entourer des gens qui comptent et être heureuse.

Il faut savoir lâcher prise. Tourner la page.

Parfois, tourner la page signifie simplement accepter qu'une situation ne sera pas résolue comme on souhaitait à la base ou même pas résolue du tout et quand même gagner parce qu'au final, on en sort grandi. Plus fort. Parfois l'acharnement n'est pas aussi bon qu'on pourrait croire et finir par y poser son indifférence la plus totale, à force de travail sur soi, permet d’accéder à une paix intérieure qu'on ne pensait pas pouvoir attendre.

Tourner la page, c'est prendre ce qu'on a déjà et s'en contenter. J'ai la chance d'avoir des rocs dans ma vie. Le premier, c'est ma mère qui m'a appris qu'on se relève toujours de tout et que l'amour qu'on peut donner n'a pas de limite. C'est une femme forte, même quand elle croit qu'elle ne l'est pas. Elle est et a été toujours là dans les pires et les meilleurs moments et elle m'a porté plus que personne ne me portera jamais. Elle s'est battue plus fort qu'aucune personne ne s'est jamais battue pour moi, pas même moi. Et pour ça, j'ai une chance inouïe et je le monte souvent trop mal. C'est une source constante d'inspiration pour moi, une force de la nature et une femme d'une empathie incroyable.

L'autre, c'est mon compagnon. Le grand Beignet 1er, cette espèce de grande nouille avec qui j'ai tout ce dont je peux rêver : un copain de bac à sable avec qui je peux faire mille conneries en riant comme une môme, une oreille attentive quand je me perds dans le noir, un meilleur ami qui a toujours la solution pour me faire sourire comme une andouille. Bref. Vous voyez le tableau. C'est principalement grâce à ces deux-là que tourner la page a été ce que ça a été et que j'ai pu faire face.

Maintenant, l'avenir m'appartient et, j'avoue, c'est terrifiant et terriblement excitant à la fois. J'ai l'impression d'être sur le point de faire le plus terrifiant des grands huit. Alors, j'ai très envie d'y aller mais j'ai carrément la trouille aussi.

Mais j'ai vachement hâte, aussi, vous voyez ?

Avancer, c'est aussi excitant que terrifiant, en vrai.

Bon, allez.

A la prochaine, pour un nouvel article et en attendant :

Amour sur vous.

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